Afrique : la transformation digitale accélérée pour battre le COVID-19 

 

En mars, le virus qui envahit le monde a commencé à se propager en Afrique d’une façon exponentielle. En très peu de temps, les acteurs de l’écosystème technologique du continent ont intensifié leur effort pour participer à enrayer la propagation de l’épidémie.

Des mesures innovantes ont été prises pour digitaliser les paiements  (vecteur de propagation du coronavirus d’après l’Organisation mondiale de la santé).

Le Kenya, leader africain de l’adoption du paiement dématérialisé, s’est tourné vers l’argent mobile comme outil de santé publique. À la demande de la Banque centrale et du président Uhuru Kenyatta, le plus grand opérateur de télécommunications du pays, Safaricom, a mis en place une dispense de frais sur le principal produit d’argent mobile d’Afrique de l’Est, M-Pesa, afin de réduire les échanges physiques de devises. La société a annoncé que toutes les transactions de personne à personne de moins de 1 000 schillings kenyans seraient gratuites pendant trois mois.

Aussi étonnant cela puisse-t-il paraître, le Kenya a l’un des taux d’adoption de la finance numérique les plus élevés au monde (en grande partie en raison de la domination de M-Pesa dans le pays) avec 32 millions de ses 53 millions d’habitants abonnés à des comptes mobile money (m-wallets).

Le 20 mars, la banque centrale du Ghana a ordonné aux fournisseurs de paiement mobile de renoncer aux frais sur les transactions de 100GH (18$), avec des restrictions sur les transactions pour retirer du solde des portefeuilles mobiles. Attendez ce n’est pas tout, l’organisme monétaire du Ghana a également assoupli les exigences de KYC (Know Your Customer) sur les m-wallets, permettant ainsi aux citoyens d’utiliser les données disponibles au niveau de leurs opérateurs de téléphones mobiles pour ouvrir des nouveaux m-wallets.

En Afrique du Sud, la start-up de paiement pour petites entreprises Yoco a publié une directive visant à encourager les clients à utiliser l’option de paiement sans contact. La start-up a également accéléré le développement d’un produit de paiement à distance, qui permettrait des transferts P2P.

Quant au Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique avec 200 millions d’habitants, la croissance des cas du Covid19 a incité l’une des plus grandes startups de paiement, Paga, a procédé à des ajustements de frais, permettant aux commerçants d’accepter gratuitement les paiements des clients de Paga – une mesure visant à ralentir la propagation du coronavirus en réduisant le traitement des espèces au Nigéria.

Parlons maintenant de l’e-santé, vous en avez déjà entendu parler ? Si non, c’est complétement normal ! C’est parce que nous n’en avions pas vraiment ressenti le besoin avant ! En bref, l’e-santé (ou santé numérique) fait référence à « l’application des technologies de l’information et de la communication (TIC) à l’ensemble des activités en rapport avec la santé ».

Le dynamisme du secteur de la santé numérique en Afrique est un avantage de poids dans la lutte contre le coronavirus. Entre confinement, couvre-feu, fermetures des lieux publics et suspension des vols internationaux, les dirigeants du continent s’efforcent depuis quelques semaines à contenir l’épidémie. Mais malgré les mesures, le nombre de cas continuent à croitre parce que vous l’aurez deviné, le continent, qui manque d’infrastructures de santé et de personnel soignant, ne peut se permettre une pandémie telle que vécue en Italie, en Espagne ou en France.

Les initiatives en ce sens se sont multipliées pour compenser le manque de personnel soignant, le continent compte deux médecins pour 10 000 habitants (contre 32 en Europe) – et d’infrastructures de santé.

Le Covid-19 peut-il changer les usages de l’économie africaine ? La question mérite d’être posée. Pays fondateur du paiement mobile, le Kenya dispose assurément de véritables prérequis en la matière, qui lui permettent d’accélérer la digitalisation de son économie pour freiner l’épidémie. En 2018, plus de 1 200 transactions étaient réalisées chaque seconde à travers l’application star du « m-banking » africain, de Nairobi à Mombasa en passant par Kisumu.

Avec tous ces déploiements audacieux et innovants que nous voyons aujourd’hui et cette série d’évènements exogènes nous obligeant à un confinement, il ne serait plus étonnant de voir prochainement l’Afrique su muer en continent digitalisé, tout secteur confondu ! Et si cette épidémie était une opportunité de mutation (souhaitée)?

 

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By Lamiae Kettani
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